Après avoir suivi un stage immersif d’apiculture alternative, pendant l’été 2015, avec l’association Biz-Biz, de Bordeaux, l’idée d’avoir ma propre ruche a mûri, et également les raisons de cet engagement.
- Le taux de mortalité des abeilles s’accroît dans les campagnes, à cause des pesticides. Les néonicotinoïdes qui enrobent les semences, responsables du dérèglement du système nerveux central des insectes, sont autorisés jusqu’en juillet 2020*. Avant leur introduction, la mortalité des abeilles avoisinait les 5%, elle oscille aujourd’hui entre 30 et 35%. Or, ce n’est pas le cas en ville!
- Le type d’apiculture qui me correspond est davantage de servir de relais pour les abeilles, c’est-à-dire que je souhaite faire un geste pour la préservation de la biodiversité, tout en sachant que ce n’est pas un engagement coûteux pour moi (leur laisser un coin tranquille, leur donner un minimum de soin et d’attention). Si d’autres font pareil, nous tenterons ainsi de rééquilibrer la balance.
- Mon jardin bordelais mesure plus de 30 m X 10, il m’est donc possible, en bout de terrain, d’installer une ruche sans déranger personne, vu qu’il n’y a pas d’habitation trop proche et que des murets encadrent le jardin.
J’ai étudié différentes formes de ruches, j’ai pas mal discuté avec les autres participants du stage, et, comme Frédo, président et fondateur de Biz-Biz, nous avons tous en commun le respect des abeilles plutôt que leur exploitation. Cela signifie : pas de collecte de miel à tout prix, et même, pour certains d’entre nous (rêveurs jusqu’auboutistes), ne pas faire le choix d’un type de ruche dont l’architecture a été pensée à l’intention des apiculteurs et non des abeilles, c’est-à-dire pour favoriser leur exploitation et leur manipulation.

Frédéric Diez, président de l’association Bizbiz & Co – Apidagogie
Entre stagiaires, il était souvent question de la ruche Warré ou de la ruche horizontale, de leurs différents atouts pour une apiculture non intrusive, respectueuse du mode de vie naturel des abeilles. Par ailleurs, écologie rimant souvent avec économie, j’étais gêné par le principe d’acheter, alors qu’il s’agissait pour moi de convoquer la nature : acheter une ruche, acheter des cadres, acheter de la cire préformée, acheter un essaim : où est le geste si on retombe dans un acte de consommation? Acheter ceci plutôt que cela? la belle affaire! Non, s’il y a un réel engagement personnel, ce doit être dès le début, c’est évident, en construisant moi-même une ruche.